
ils vont en grappes de nuit fuient le centre
de la terre rédemption des sous-
sols nés sans anesthésie corps mill-
énaires des femmes tigres femmes fracas
pliés sous X des enfants monde graines
opaques les os fabriquent des lieux des
os briques pour abriter des sons sou-
fre qui gratte jusqu’à la moelle semés
d’allumettes ils poussent des chariots de
rêves le pendu chasse la roue de la
fortune l’arcane treize glisse sans nom sur
des tables de bois mort l’histoire bégaie
de la bruine l’échine courbée les jours
avancent sans bruit sang bleu des nuits
à raboter félines
sous la peau suave et souple un
pas frissonne la guerre des chairs aux regards
lisses sur corps de marbre mimant
l’extase hors d’elles cherchent à saisir
sous les cadavres les lits qui brûlent sous
les silences cousus de fil blanc les
signes divinatoires tapis sous les
steppes arides les touffes clairsemées les
vertèbres du temps une grève à
attraper un récit de sable enjambe
les siècles lourds de murmures
aux sons aigus le cristal parle la langue
de l’oubli des feuilles en deuil
s’affolent le sol les caresse
jusqu’à disparition dans les fourrés
sur le bas-côté de la route du vivant
les dernières pensées ailleurs dans le ciel
les trilles des martinets stridents se laissent
porter par les courants ascendants comme
les martinets dormir sur le vent tiède