Kurztexte in C-Zeiten

Ursula Reuter Christiansen

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ich rette leben, solidarisch ist, wer am meisten stirbt, du sollst nicht bellen, du sollst nicht atmen, du sollst nur ätmeln, krieg ist ein denkfehler, krieg ist eine logische konsequenz des nicht sein wollen der seienden, krieg ist angst mit anderen mitteln, du bist der hürde am nächsten, du bist der würde nicht nah, du bist ein denkfehler, du bist ein fehler, du kriechst zu deinem tode, du bist nichts als der vogel, dessen name du vergisst, du fliegst zum atmen in die luft, du bist der feind, du bist ein zuhause für unsichtbare, du bist zu sichtbar für kleine feinde, du musst verschwinden, du musst dem feind keine chance geben, du musst aufhören, zwerg zu sagen, du musst schneewittchen retten

répétition générale (pour Florence Hoffmann)

Florence Hoffmann

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il faut ne pas se répéter il ne
faut se répéter que ce qu’il faut
pour ne pas se répéter ou alors
se répéter juste ce qu’il faut
pour se répéter sans ressasser
ne pas répéter ce qui tourne en rond
boucle qui se tortille en spirale
s’allonge s’étire une phrase qui
bégaie pour durer sans se répéter
il ne faudrait en aucun cas répéter
se répéter se forcer à répéter ou alors
répéter sans tout à fait
en se plongeant dans le fleuve on ne se
baigne qu’une fois dans la même eau
l’eau ne se répète pas le fleuve n’est pas
le même ou alors se répéter
constamment faire de la répétition
une constante se répéter sans rien ajouter
reprise à l’identique à l’infini la répétition
pour ne pas avoir à arrêter de se répéter
pour ne pas voir la fin
pour ne pas arriver au terme
pour arrêter de répéter
qu’il ne faut pas répéter pour boire l’eau
du fleuve qui répète le même mouvement
sans être la même pour voir enfin

la répétition faim de l’itération
pour l’oiseau livre qui s’envole
dessine des figures refrain
rengaines tautologiques reprend répète
le leitmotiv n’est pas une récidive
recommencer sans
se répéter tout en étant une réplique
authentique de soi un cycle ouvert
un univers en expansion qui répète
le mouvement des sphères
comme s’il existait au loin des planètes
carrées qui se referment

l’animal domestique (1)

Rose Wylie


bildschirme mit bienen an waben-
teppichen entlang, menschen mit
standartbegeisterung für zukunft

druckerschwärze, emsige erklärungen
für den laien, der höflich nickt
am gottesdienst vorbei, die bienen
sibyllinisch in der sprache des raums

anweisungen schritt für schritt
ich flügellahm, der alte herr
unter den jüngern im glashaus
von leinwandbienen beobachtet

felsige schritte schleichen durch
kassen, schwärzen blicke kreditkarten-
taugliche augenblicke der danksagung

ich verebbe bis mich das fließband aus-
spuckt, durch plastik ergänzt laufe ich
über rolltreppen zu meinem asyl

draußen beginnt die schlacht der
obdachlosen gegen die nächtliche stille
+ den lärm der gedanken
das kaleidoskop wirft wespenschwärme
in die runde

wir bestehen aus lust + verlust + wasser
kocht nicht immer auf den ersten blick

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Se traduire, tentative de

écrans pleins d’abeilles le long
de rayons de ruche, personnes à
enthousiasme standard pour l’avenir

noir d’imprimerie, déclarations zélées
pour le profane qui acquiesce poliment
en marge de l’office religieux, les abeilles
sibyllines dans la langue du lieu

instructions étape par étape
moi battant de l’aile, le vieux monsieur
parmi les disciples dans la maison de verre
surveillés par des abeilles d’écran

des pas rocheux se faufilent à travers
des caisses, noircissent des regards
cartes de crédit-compatibles instants
d’action de grâce

je disparais jusqu’à ce que le tapis roulant
me recrache, augmentée de plastique je cours
le long de l’escalier mécanique vers mon asile

à l’extérieur commence la bataille des
sans-abri contre le silence nocturne +
le bruit de la pensée
le kaléidoscope lance des essaims de guêpes
dans la ronde

constitués nous sommes de désir + de perte + l’eau
ne bout pas toujours au premier regard