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des trottoirs se lèvent
sous la chaleur d’une journée
qui s’apprête à continuer
son travail de la veille
les chiens sortent avec leurs maîtres
les chats se grattent l’oreille
jetant un œil dédaigneux
vers l’éveil de la ville
au loin des véhicules
se mettent en branle
des membres engourdis
gorgés de température
regardent le ciel et pensent
à la fraîcheur des nuits
sous une pluie de lumière
les dalles reflètent la clarté
une nonchalance de station balnéaire
se répand dans les esprits
qui voguent à un rythme de bossa nova
l’air se trémousse sans frénésie
quelqu’un crie : au boulot !
un autre sort humer
les effluves parfumés
des belles de jour
des fragrances boisées
croisent des sueurs primitives
les peaux se libèrent
les corps s’exhibent
sautent aux nues
les instincts enjambent
les haies de chair
pour rêver au sang chaud
flottant dans l’air du soir
la tragédie n’a pas sa place
dans la moiteur n’affleure
que la langueur
l’orage ne guette que
comme consolation